Le Polo et la Dynastie Tang

Publié le: décembre 15, 2014

Filled Under: Polo Tics par Chris Ashton

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L’art médiéval pendant l’âge d’or de la Chine Impériale – Traduction

Que ce soit par de la poésie, des oeuvres d’art ou encore par des victoires de compétitions à cheval, tout indique que la Perse Impériale, vers 500 avant J.C, était à l’origine du polo. Un plaisir de la cour des nobles et une cavalerie pour des futures guerres, comme au temps des anciens empires asiatiques. Qui aurait pu dire, sous la Dynastie des Tang (618-907), qu’un millier d’années plus tard, la Chine deviendrait la nation la plus forte en polo à travers le monde?

Le polo aurait été importé en Chine par un prince perse, nommé Peroz, fils du dernier empereur préislamique, qui a fuit son pays natal vers 670 pour s’installer dans la capitale de Tang, à Chang’an. Malheureusement, il n’existe pas de preuves vérifiables pour affirmer cette hypothèse.
Pour tous les détails et autres précisions, je suis redevable à Bill Cooke, Directeur du Musée International du Cheval, dans un parc de 1OOO hectares: le Kentucky Horse Park. C’est lui qui a présenté «Imperial China: Art of Horse in Chinese History», l’une des plus grandes expositions sur la Chine Impériale. Ces 350 pièces d’art antique, de sculptures et d’objets n’ont jamais quitté la Chine.

Accueillant le Musée International du Cheval en 2000 pour 5 mois sur près de dix milles mètres carrés, coûtant plus d’un million de dollars et attirant environ 220 000 visiteurs, la Chine Impériale a créé quelques trois milles années d’histoire, de la dynastie de Zhou (1100-256 av J.C) à la dynastie de Qing (1644-1911). Dans son catalogue richement illustré de 160 pages complétant son exposition, Cook décrit la Chine comme la société la plus avancée et sophistiquée de son temps et dans le monde.

Les historiens spécialistes de la Chine Impériale, couvrant cinq royaumes et une douzaine de dynasties, s’accordent sur le fait que la Dynastie des Tang représentait l’âge d’or de la Chine et qu’elles était l’un des plus grand empire de l’époque médiévale.

Caractérisée par sa force, son règne bienveillant sur son peuple le dernier siècle et soutenu par la prospérité des Silk Roads (Routes de la Soie), la capitale Chang’an a été la ville la plus grande et la plus cosmopolite du monde. Avec une population d’un million d’habitants, elle attirait des marchands, des savants, des religieux et des représentant d’Inde, de Perse, d’Arabie, de Syrie, de Corée et du Japon. D’après Bill Cooke, “Chang’an était le foyer des mosquées musulmanes, des synagogues juives et des églises chrétiennes nestoriennes. Le Bouddhisme s’est développé avec des temples, souvent supportés par l’état, à travers tout le pays.”

La Hongrie serait le premier pays en Europe à avoir élevé des chevaux, vers 600 après J.C. Mais cela bien après la Chine, l’élevage équestre datant d’au moins 2000 avant J.C. Pour défendre ses frontières nord et ouest ou pour envahir ses voisins, considérés comme des “barbares” par les chinois, le cheval était indispensable, initialement pour tirer les chars de guerre et plus tard pour monter une cavalerie.

Les fondateurs de la Dynastie des Tang, soit les familles aristocrates du nord ouest, se sont néanmoins inter-marriés avec les peuples indigènes nomades. Conquis et convaincus, ils ont apporté avec eux les traditions de l’équitation dans la Chine Impériale. Cependant, ce que la Dynastie des Tang n’a jamais achevé est un programme d’élevage de chevaux industriel. Par son absence, la plupart ont été achetés à des prix considérables par des voisins “barbares” au Nord et à l’Ouest du pays.

Dans son livre «le Polo dans la Chine des Tang: sport et art (Asian Art, 1991)», Virginia Bower écrit que “les montures les plus prisées pour une guerre sont les chevaux de chasse et de polo étant plutôt grands. Ils avaient un corps plus lourd que ceux des pur-sang d’aujourd’hui, mais leurs jambes minces, leur agilité et leur réactivité faisaient d’eux des montures différentes des chevaux de traits actuels. Un joueur de polo contemporain avait du mal à croire que des chevaux lourds comme ceux représentés dans la peinture murale dans la tombe du prince héritier Zhanghuai pouvait être aussi agiles.”

Selon Duan Xiaoqiang, professeur d’histoire à l’Institut Nord-Ouest de Chine, à Lanzhou, dans la province de Gansu, les règles du jeu ont évolué: les balles de polo durant la Dynastie des Tang étaient faites de laine et recouvertes de cuir, pendant que les maillets étaient peints et sculptés avec des têtes en forme de croissant, comme des bâtons de hockey et étaient longs. De plus, temps que la surface d’un terrain de polo était pratiquable, il pouvait varier en taille. Les drapeaux colorés de chaque côté des poteaux de buts rappelaient les scores des équipes. Enfin, un match de polo impliquait deux arbitres: lorsqu’ils devaient intervenir, ils agitaient les drapeaux rouges, comme de nos jours, avec le carton rouge.

Les supporters des équipes tapaient sur les tambours et faisaient de la trompette, tradition qui persiste depuis dans le polo de la colline-tribu de l’Himalaya. Comme le polo de la Dynastie des Tang se pratiquait plus par plaisir que par besoin de victoire, et de reconnaissance l’équipement et les règles du jeu furent flexibles. Parfois, un simple but pouvait être dressé au milieu du terrain pour tester le tir de chaque joueur.

En comparaison avec les dernières dynasties et les temps passés, les bourgeoises et les nobles profitaient d’étonnantes libertés, incluant la chasse et le polo avec leur mari. Selon Edward H. Schafer in the Golden Peaches of Samarkand: Study of Tang Exotics (1963), “un décret datant de 671 tanta d’interdire l’équitation aux femmes, mais fût ignoré et vers le 8ème siècle, les femmes montaient à cheval dans les rues de la ville de Chang’an en portant souvent des chapeaux turcs ainsi que des vêtements et des bottes d’hommes.”

Selon Robert Arrist dans Power & Virtue: The Horse in Chinese Art (1977), “la vue d’un étranger et d’une chinoise ensemble sur un terrain de polo n’aurait pas été considéré comme une violation des convenances jusqu’au moment où les femmes de haute classe sociale furent strictement séparées des hommes qui ne faisaient pas parties de ses proches.” Il ajouta que les restrictions imposées aux femmes au sujet du sport sous la dynastie de Song (960-1279 ap. J.C) mis un frein à la pratique des sports et du polo.

En Chine, sous la Dynastie des Tang comme en Perse Impériale, le cheval était vénéré comme un art, une poésie, une littérature, une créature comparable au mythique dragon offrant l’immortalité à son propriétaire. D’après le livre publié en 1997 par Silk Road Foundation, un journal californien, engagé auprès de la bourse chinoise, présente des joueurs de polo en céramique en train de galoper ou avec au moins trois jambes du cheval fixées au socle. Ce sont ce genre de figurines qui ont attiré les empereurs Tang et autres dans ce sport. En effet, le challenge de maitriser un cheval et de jouer en même temps, l’excitation de la vitesse et le frisson de la poursuite, ont inspiré des artistes ainsi que des artisans. Comme tous les sports relatifs à la chasse ou au combat, le polo permet de présenter de beaux chevaux, des athlètes talentueux et des confrontations excitantes. De plus, ce sport a été associé au mode de vie de l’élite chinoise.”

Cooke insiste, cependant, sur le fait que le polo sous la Dynastie des Tang n’était pas limitée à l’élite. “Le sport n’était pas que pratiqué par des empereurs, des nobles ou des femmes de la cour, mais aussi par des hommes militaires et des apprentis”, écrit-il. “L’âge ne paraissait pas non plus être un facteur de limitation à la pratique de ce sport. Pour ceux qui étaient incapables d’offrir ou de s’acheter des chevaux, il y avait aussi d’autres versions, comme celle sur un âne ou même encore à pieds!” Malgré cela, le polo n’a pas non plus profité d’une approbation universelle. “Tout le monde de la cour n’étaient pas forcément partisan du jeu”, continue-t-il. “Certains voyaient le polo comme un gâchis de temps précieux et comme un jeu trop dangereux pour une participation royale. La Dynastie des Tang marqua le sommet de la popularité du polo en Chine. Le jeu survivra aux autres dynasties, mais il ne sera jamais aussi populaire qu’il ne l’a été à cette période. Il ne recevra même plus l’appui royale qu’il avait toujours eu.

Tandis qu’un débat se tient sur le fait que le cheval n’ait jamais réellement été intégré dans la culture chinoise, pour manque de programme d’élevage à grande échelle, Cooke rend hommage à l’ingéniosité chinoise pour l’invention d’articles équestres tels que les étriers de fer, collier de chasse, martingale. Evoquant le thème principal de son exposition, «Imperial China», il ajoute également qu’en faveur du polo, il présente le vaste héritage de reliques artistiques et culturelles liées au domaine équestre que l’on estime et respecte énormément de nos jours. Les oeuvres de polos de la Dynastie des Tang peuvent se retrouver dans le monde du Western y compris au U.S National Museum of Polo and Hall of Fame, qui illustrent cette histoire aussi bien qu’à l’International Museum of the Horse.

Après une longue absence, le polo est revenu sur le continent chinois ces sept dernières années, mené par les envies des Nine Dragons Hill (près de Shanghai), les Metropolitan (Tianjin) et les Sunnytime and Tang Polo Clubs à Beijing. Wesley RU, le porte-parole du polo chinois et ambassadeur de la Federation international du polo aux Etats-Unis (F.I.P), croit, conscient de sa densité énorme, que la Chine sera un jour parmi les plus grands pays amateurs de polo. Non pas dans un futur proche, les clubs chinois ayant encore à réunir une liste nationale des clubs ou joueurs. La perspective d’une ligue de polo chinoise ou d’une adhésion à la FIP est encore loin. Seul Hong Kong, à qui la Grande Bretagne a introduit le polo, bénéficia d’une adhésion pour 100 ans et l’a rendue à la Chine en 1997, pour détenir une adhésion provisoire à la FIP.

Ecrit par Chris Ashton, correspondant pour Polo Player’s Edition.

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