Un instantané de cette estancia argentine (dans le jargon américain, ranch), qui couvre 6500 hectares, à une altitude variant de 900 à 1200 mètres, niché dans la Sierra Chicas de la sur les contreforts de la Cordillère des Andes.
Le paysage est escarpé et ouvert. Des affleurements de granite ponctuent les prairies verdoyantes pour les chevaux et le bétail ainsi que les animaux sauvages tels que les renards, les lièvres, les sconses, les viscaches (cousin d’Amérique du Sud du chinchilla mais plus gros, de la taille d’un lapin), les sangliers insaisissables, les petits cerfs, les chats sauvage d’Argentine et le puma.
Des espèces variées d’oiseaux vivent également sur ces plateaux : des colibris aux teintes vives, des vautours, des aigles et les condors géants. Les hivers sont courts et secs avec des journées chaudes et ensoleillées. Les précipitations se font sous forme d’orages violents.
Bienvenue à l’estancia « Los Potreros ». Il y a 9 ans deux Argentino-écossais, Ro bin et Kevin Begg, étendirent aux chevaux l’élevage de bovins « Aberdeen Angus ». L’estancia offre ainsi à ses clients des randonnées pédestres, équestres, des pique-niques, des observations ornithologiques, des baignades dans les piscines naturelles de roches et en option du polo pour les débutants. Sous la domination de l’empire Espagnol du XVIème au XIXème siècle, le domaine « Los Porteros » faisait l’élevage de mules pour approvisionner les mines d’argent du Pérou. Il y a un siècle, grand-père Begg acquit et construisit l’estancia « Los Potreros », pour l’élevage de mille têtes de bétail.
Après avoir étudié en Angleterre, les deux petits-fils ont travaillé dans des services financiers à Londres, Robin Begg en tant que courtier de réassurance et Kevin comme banquier d’affaires. Aspirant à retrouver leurs racines, en invoquant leur bilinguisme espagnol et anglais, leurs employeurs les invitèrent à ouvrir et gérer des succursales à Buenos Aires jusqu’aux évènements du 11 septembre 2001 où les deux bureaux durent être rapidement fermés. Dans les années suivant la Première Guerre mondiale leur grand-mère, veuve, transforma l’estancia « Los Potreros » en ferme auberge, pour les touristes à la recherche d’une Argentine au-delà des lumières de Buenos Aires. Lors de la fête du nouvel an 2002, les frères Begg reprirent ce rôle. Où les clients sur la route des estancias de la pampa trouvent-ils des randonnées autres que des promenades aussi plates qu’une planche à repasser ? Sur les sentiers équestres de l’estancia « Los Potreros » se succèdent montées, descentes, traversées de ruisseaux. Depuis les plateaux vous observez en contre bas la plaine et au-delà les chaînes de montagnes chatoyantes. Parmi les cent quarante chevaux de l’estancia, quarante juments alternent entre le travail du bétail, la balade et low-goal polo. Comme je peux en témoigner personnellement, les juments sont d’un tempérament placide, sensibles au moindre signal des rênes ou des talons et elles marchent d’un pas sûr. Sur une selle doublée de polaire, vous chevauchez dans la lumière.
Des randonnées d’une journée avec pique-nique ou avec bivouac sont organisées. Mais le format typique et normal des balades est de trois heures le matin, avec retour à la ferme pour le déjeuner et deux heures et demi l’après-midi. Les excursions à cheval sont limitées à six invités accompagnés de deux guides, dont un anglophone, qui transportent l’eau et une trousse de premiers soins. Avec la proximité de la deuxième ville d’’Argentine d’autres activités sont facilement organisées à « Los Potreros », tel que le golf, le tir aux pigeons, le parapente, les concerts. Cordoba, 1,3 million d’habitants, a une sublime et magnifique cathédrale, de belles églises héritages de la domination espagnole du XVIIème siècle et construites par les jésuites et les franciscains. La ville est à une heure de Buenos Aires en avion avec plusieurs vols quotidiens. D’autres villes sont desservies reliant Cordoba à d’autres capitales latino-américaines comme Panama, Santiago du Chili, Sao Paulo, Lima, Montevideo. La bâtisse principale de « Los Potreros » est son corps de ferme du XIXème siècle, les chalets adjacents ont été convertis en une demi-douzaine de chambres doubles avec tout le confort nécessaire: salle de bains, poêles à bois, salle à manger, cuisine aménagée et un salon chauffé par une cheminée lors des nuits froides, où les clients peuvent prendre l’apéritif et le café. Votre hôte à chaque repas est soit Kevin Begg soit son épouse d’origine anglaise Louisa. Son frère Robin est leur partenaire à part entière et visiteur régulier, mais il est engagé dans des intérêts commerciaux à Buenos Aires. Pour soutenir les Beggs, il y a trois ou quatre jeunes gens, souvent femmes anglophones, compétentes en matière d’équitation et de soins des chevaux ; celles-ci travaillent tous les jours durant trois à six mois, an tant que guide à cheval et femmes de chambre. Une grande partie des clients viennent des pays anglophones, tels que la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et autres : ils représentent quarante pour cent des convives avec une capacité d’accueil maximale de douze personnes. Bien que les couples ne se connaissent pas à leur arrivée, les repas se déroulent dans une ambiance festive, telle que l’on pourrait en dire d’un week-end dans une maison de campagne anglaise. Le mobilier, les accessoires et les objets d’art, loin de rendre hommage à la sophistication urbaine, célèbrent à juste titre, l’origine rustique de la ferme. Ailleurs en Argentine, les propriétaires des estancias recevant des hôtes emploient invariablement des gestionnaires tout en résidant, généralement à Buenos Aires. Les clients de « Los Potreros » sont initiés à la culture rurale argentine par des concerts de musique folklorique. Les chants et les danses, sont exécutés par le personnel local et leurs familles ou des artistes professionnels de Cordoba. Tandis que les gauchos de l’estancia, l’homologue argentin du cow-boy, peuvent être vus attrapant au lasso les chevaux ou les veaux pour les marquer. L’estancia « Los Potreros » est dans les listes des cent meilleurs hôtels et resorts du monde établi par les aimables « Sunday Times » de Londres, le « London Voyages Magazine » et le « Tatler-Conde Nast ».
Et le Polo pour les débutants ? Le terrain de polo est à dix minutes de route de la maison d’hôtes. Le Polo à « Los Potreros » est une option, à ne pas confondre avec ceux qui, surtout, dans la province de Buenos Aires, promeuvent leur écoles de polo, en attirant les clients pour une semaine ou dix jours uniquement pour apprendre le jeu. Louise qui, comme son mari Kevin, joue au low-goal polo nous dit: « Il y a des mythes attachés au polo, qu’il est snob, élitiste, inaccessible et coûteux. La plupart des gens qui savent monter n’ont jamais pensé à y jouer. Nous offrons à nos clients la chance d’essayer, s’ils le souhaitent pour un modeste supplément. Nous expliquons l’importance de ne pas se blesser, ni de blesser les chevaux ou les autres joueurs. Ils doivent tenir leurs chevaux en mouvement, respecter le droit de passage à la ligne de la balle. Nous leurs montrons comment tenir et balancer le maillet. Ils font dix à quinze minutes de stick-and-ball au pas puis au trot et enfin au galop. Nous leurs enseignons les bases du jeu en équipe puis ils jouent une courte partie de deux périodes. Le plus important est de s’amuser. » Cette année, l’estancia « Los Potreros » propose trois semaines complètes d’école de polo, dont deux sont encore à venir, la seconde et la quatrième semaines de Novembre. Les clients des semaines de Polo doivent apporter leurs propres casques, gants, bottes d’équitation et une paire de culottes blanches. D’autres semaines de polo sont possibles en dehors de ces dates, à la demande, pour des groupes de quatre ou huit joueurs débutants. « Los Potreros » fournit des maillets légers, des casques, des montures expérimentées et habituées aux débutants. Chaque semaine de polo s’achève par un week-end de tournoi, comme au Pompeya Polo Club, avec les joueurs novices et argentins. Pour évoquer l’atmosphère d’un authentique tournoi, « Los Potreros » fournit des chemises au code de couleur et numérotés aux joueurs, un chronométreur qui signale les périodes avec une balle, un arbitre vêtu de la traditionnelle chemise rayée noir et blanche, et le trophée pour l’équipe gagnante. Au cours de la semaine de polo, une journée est organisée pour visiter le « Pompeya Polo Club », qui fournit des poneys des périodes de stick-and-ball «conviviaux» mélangeant joueurs novices avec les acteurs locaux. L’entraîneur et directeur du club, l’infatigable Mariano Martinez, discute jeu, stratégie, technique et soin des chevaux avec les joueurs. J’ai vu un tournoi un week-end, un concours de round-robin de trois équipes mixtes composées d’hommes, de femmes, de garçons de filles, allant de 10 à 50 ans, dont il faut dire que certains enfants observent la honte de leurs aînés. Suite à la remise des trophées, avec les novices étrangers, les joueurs locaux et leurs familles qui étaient venus les encourager, quelque 60 personnes en tout, assis à de longues tables à tréteaux dans le jardin ferme, se régalant d’un cochon de lait rôti, accompagné légumes du potager suivit de fruits, le tout arrosé de vin local mis en bouteille spécialement pour « Los Potreros ».
En dehors du polo pour lequel elle n’a pas d’égal, l’Argentine, grâce à son héritage italien, nous offre d’excellents plaisirs de la table.
Ecrit par Chris Ashton, correspondant pour Polo Players’ Edition.